BIM… Trois lettres lourdes de sens et de promesses. A l’aube du salon BIM World qui se déroulera les 5 et 6 avril à Paris, retour avec Rémi Dornier, VP Architecture Engineering & Construction Industry pour Dassault Systèmes, sur la façon dont le BIM et le jumeau numérique, associés aux technologies cloud, contribuent à la transformation du secteur de la construction.
Bâtir plus vite, bâtir mieux, bâtir plus responsable. Le secteur de la construction est à la croisée des chemins ; la révolution numérique ne fait que commencer. Elle est amplifiée par une prise de conscience environnementale qui est aujourd’hui au centre de l’échiquier d’une industrie et redéfinit la façon même de concevoir les projets.
Après la RT2012 qui visait à réduire les dépenses énergétiques des bâtiments, la RE 2020 a amené la circularité et la gestion des déchets dans les projets de construction. « Ces régulations poussent l’industrie à se transformer et à remettre en cause des principes historiques », indique Rémi Dornier, VP Architecture Engineering & Construction Industry pour Dassault Systèmes. « C’est une évolution qui dépasse très largement le BIM et dont l’impact sera au moins aussi important que celui de la révolution industrielle ».
Si l’on se réfère à la dernière édition du baromètre sur l’usage du numérique et du BIM par les professionnels de la construction réalisé par le Plan BIM 2022 (qui succède au Plan Transition Numérique dans le Bâtiment – PTNB), 48 % des acteurs de la filière sont convaincus que le BIM est un enjeu stratégique pour leur activité. Un chiffre en hausse de 11% par rapport à l’édition précédente. Par ailleurs, l’étude révèle que 66 % de ceux qui travaillent en BIM sont convaincus de son utilité et de son importance. « Cette révolution induit naturellement une désintermédiation et une ré intermédiation de la chaine de valeur, avec l’émergence de nouveaux rôles. Le Cloud nous permet de toucher un écosystème fragmenté et localisé, ce qui est le propre de l’industrie de la construction », précise Rémi Dornier.
Comprendre le BIM dans toutes ses dimensions…
Le Building Information Modeling (ou BIM), constitue un virage technologique qui résume à lui seul la façon dont la digitalisation de la construction porte en elle, les germes d’une société plus efficace, plus responsable et plus durable. Le principe, pour le résumer trivialement, repose sur la modélisation 3D d’un bâtiment dès sa phase de conception. L’ensemble de la construction est modélisé afin de mieux visualiser les volumes, les espaces, la circulation interne au sein de la construction. Mais le BIM suffit-il à garantir la capacité de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur à travailler ensemble ? Pas si sûr. Le BIM n’est pas qu’un moyen de se projeter en amont de la construction. Il doit être pensé comme un outil collaboratif au service des différents corps de métiers qui interviennent sur un chantier de construction. Agissant comme un vecteur de continuité numérique qui répond à la nécessité de coordonner, centraliser, tracer, optimiser l’action de chacun des maillons de la chaîne de la construction. Pour pouvoir assurer sa mission essentielle de transmission des bonnes informations, aux bons interlocuteurs… et au bon moment, le BIM ne peut être décorrélé du jumeau numérique.
Le BIM, le cloud et le design génératif, permettent d’engager la « productisation » du projet. — Rémi Dornier, VP Architecture Engineering & Construction Industry pour Dassault Systèmes
Accélérer le BIM : un changement de paradigme au service de l’environnement
Associer le Cloud et le BIM, c’est à partir du trait de crayon de l’architecte, de l’intention créatrice, simuler la faisabilité d’un projet et sa réalité environnementale. « Le BIM, le cloud et le design génératif, permettent d’engager la productisation du projet », commente Rémi Dornier. Le projet de construction est alors décomposé en différentes « boîtes ». Les lignes produits deviennent alors des sous-boîtes conçues et développées en dehors du projet, pouvant être intégrées au design du projet. Le principe : « améliorer la standardisation pour une variabilité accrue et relever le défi du développement durable en réduisant les déchets et en améliorant les performances globales de l’ouvrage », confirme Rémi Dornier.
Favoriser l’adoption du BIM
Parmi les enseignements majeurs de la dernière édition du baromètre sur l’usage du numérique et du BIM par les professionnels de la construction, on retiendra que près de 30 % des sondés souhaitent bénéficier de subventions pour acquérir du matériel ou des équipements numériques et 25 % souhaitent des subventions pour l’achat de logiciels. 21 % des répondants pensent qu’ils bénéficieraient de formation pour accélérer leur appropriation du BIM. Et surtout, 67 % des personnes interrogées veulent des solutions/logiciels plus spécialisés pour leur métier.
La marge de progression du BIM est importante. Solutions techniques, formations, subventions, les attentes du secteur sont nombreuses. Rémi Dornier dresse quant à lui un autre constat : « pour construire un bâtiment, il faut une nomenclature et des instructions de montage. Aujourd’hui, ce niveau de détail n’est pas disponible dans le BIM, ni dans les plans. Les ouvriers, les artisans, ces héros du chantier font du plan une réalité sur le terrain. Demain, le jumeau numérique de la construction permettra de générer cette nomenclature tout en amenant une traçabilité accrue entre la maquette de l’architecte et le jumeau numérique de la construction, une meilleure gestion des déchets et une meilleure planification du projet ».
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