Réduire l’impact environnemental des bâtiments tout au long de leur cycle de vie, cela passe par de nouveaux modes de conception et d’organisation des chantiers. Arthur Montillet, Industry Sales Strategy Director – Architecture, Ingénierie & Construction pour Dassault Systèmes, revient sur l’enjeu de la transformation durable du secteur de la construction.
Pourquoi est-il important de faire émerger une construction durable ?
AM : Pour bâtir un monde meilleur, évidemment ! 23% des émissions de gaz à effet de serre en France sont imputables au monde de la construction. À l’échelle mondiale, ce chiffre atteint 40%. La durabilité s’applique autant à la construction de logements neufs qu’à la rénovation de bâtiments anciens. Le secteur doit donc se réinventer en envisageant de recourir à des matériaux plus durables (béton bas carbone, mixité des matériaux, combinaison bois/béton). Il est impératif de mieux comprendre l’impact de la construction en effectuant des analyses du cycle de vie des bâtiments. Celles-ci permettent de prendre de la hauteur et de considérer les impacts sur le plan de la logistique, du choix des matériaux, en amont de la construction des bâtiments. C’est ainsi que la transformation durable de la construction pourra être engagée. L’éventail des transformations est considérable. Il faut saisir cette opportunité unique de nous réinventer !
Quelle place les solutions digitales collaboratives peuvent-elles occuper dans le monde de la construction durable ?
AM : Le monde de la construction est l’un des derniers à avoir engagé sa transformation numérique. Ce retard s’explique par la nature même de l’industrie. Chaque bâtiment est unique et repose sur un écosystème et des process qui lui sont propres, quand dans le secteur automobile ou dans l’aéronautique, tout est standardisé. La clé de la transformation durable du bâtiment, c’est la capacité à réunir dans une enveloppe unique, différents éléments standards. Cela suppose des interconnexions entre tous les intervenants. Les solutions digitales collaboratives répondent à un enjeu: aligner la chaîne de valeur autour d’un socle de connaissance unique au service d’un phénomène plus large que nous appelons “Productisation”. Il s’agit de faire en sorte que chacun puisse parler un même langage, de l’architecte à l’entreprise générale. Nos solutions rendent l’information intelligente et dynamique autour d’une maquette numérique du bâtiment. Lorsque l’information est partagée, les aléas sont mieux anticipés et les coûts maîtrisés. Être plus efficient sur le plan organisationnel, en étant plus efficient sur le plan économique pour mieux répondre aux enjeux de durabilité, c’est la promesse que tient le digital. La stratégie qui nous anime au sein de Dassault Systèmes porte davantage sur le désir d’inventer le monde de demain que sur la transformation de la construction d’aujourd’hui.
Flexibilité, agilité organisationnelle, standardisation, comment la digitalisation du secteur de la construction peut-elle être le socle du développement durable ?
AM : Un chantier, c’est une partition, un chef d’orchestre et un orchestre, réunis au sein d’un même théâtre pour un temps donné. Chaque maillon doit être en mesure de donner le meilleur de lui-même pour servir l’objectif commun. Rassembler tous les corps d’état sur une même unité de temps et de lieu, proposer des process et des méthodes qui visent à la sécurité de tous les intervenants, c’est possible avec le digital. Grâce à la simulation 3D et à la modélisation, nous pouvons travailler à l’optimisation de chaque opération et contribuons ainsi à la sécurité immédiate des équipes, mais pouvons même anticiper des problématiques plus insidieuses comme l’apparition de troubles musculosquelettiques, en nous appuyant sur des cinématiques humaines par exemple.
La durabilité est-elle une fin en soi, un graal à atteindre ou s’agit-il plutôt de tracer un chemin vers des pratiques plus responsables ?
AM : Nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer vers un objectif commun. Même si les notions de responsabilité ou de durabilité évoluent dans le temps, cela ne doit pas nous empêcher de nous engager dans un effort de transformation. Il faut avancer pas à pas, mais il faut avancer. La durabilité ne peut être une notion finie. Nous découvrirons toujours des moyens d’aller plus loin, de nous améliorer, nous mettrons au point de nouvelles façons de concevoir, de bâtir. La durabilité, c’est un peu comme l’horizon. Plus on avance, plus l’horizon semble s’éloigner. Il faut considérer cette réalité comme une opportunité de faire toujours mieux et d’aller toujours plus loin !
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